Newsletters 2021: "  mois de novembre "

LA TERMINALE

néphrologique

Les collégiens ou lycéens Camerounais des années 90 auront à jamais été
marqués par un Examen qui les aura correctement menacé (#fort taux d’échec
en langage populaire du 237). Il ne s’agit pas du BAC mais bien évidemment
du fameux probatoire. Examen d’élèves inscrits en classe de première
scientifique ou littéraire où même le 9 fort ne pouvait pas les sauver de la
réaction du Pater et/ou de la Mater. De façon très imagée, les néphrologues
contrairement aux enseignants se tuent à la tâche pour que les malades en
classe 1,2,3 ou 4 échouent entre guillemets à leur examen de passage en
classe 5 = le stade terminal de la maladie rénale chronique. Moins du 6ème
de la fonction des reins pour rester en Vie, sans dépendre de la dialyse ou de la
transplantation rénale relèverait d'un miracle du ciel. La classe de terminale
néphrologique a des caractéristiques propres liées à l’âge mais surtout au
système de santé en vigueur. Nous allons vous la décrire brièvement mais
retenez déjà que les malades sont répartis en 3 groupes : 5D, 5T & 5 ni D ni T.

* Par Rein & portefeuille
Consulting, cabinet de
conseil en prévention des
maladies rénales et facteurs
de risque dont le siège est à
Saint Maurice (94) en France
avec une antenne à la Daniel
Muna Memorial Clinic à
Douala au Cameroun.


                Santé
              physique
              du Rein
              terminal
Il faut privilégier chez
les jeunes la dialyse
hors de l’hôpital et la
transplantation. Leur
taux de mortalité en
dialyse est plus grave
que celui des sujets
âgés.

D pour Dialyse, T pour Transplantation pour 0,1% de la population mondiale;
pourcentage « estimé » de même que les 2 millions de personnes qui décèdent
chaque année dans le monde faute de traitement de suppléance rénale, les 5 ni D
& ni T. La transplantation rénale est le traitement de choix pour tous les malades
éligibles même en Afrique Sub-saharienne (malgré des défis techniques majeurs)
car ces derniers retrouvent plus du 6e de la fonction rénale; ce qui permet de ne
pas être en dialyse et de vivre plus longtemps. Il existe plusieurs techniques de
dialyse en centre et hors centre selon le profil-patient: la moyenne d’âge des
dialysés dans certains centres au 237 serait inférieure à 50 ans. Ils devraient
théoriquement bénéficier des techniques de Dialyse Autonome (hémodialyse à
domicile, dialyse péritonéale, auto-dialyse). La mortalité des jeunes dialysés est
plus importante que celle de la population vieillissante. Ils décèdent de suite de
maladies du coeur, des vaisseaux, du cerveau, des infections, de cancers…



                Santé
              mentale
              du Rein
             terminal
Les troubles de
l’humeur, parfois la
dépression avec ou
s a n s i d é a t i o n
s u i c i d a i r e s o n t
fréquents chez les
malades mais aussi
leurs soignants.

Les malades rénaux en classe terminale, surtout les dialysés sont tributaires du
rein artificiel, du personnel soignant, du système de santé. Leur indépendance et
leur autonomie sont mises à rudes épreuves: accepter cette nouvelle vie pour
ceux qui ont la chance, certains diront la grâce d’avoir accès au traitement de
suppléance rénale reste un combat quotidien. De nombreux malades, malgré
tous les efforts des néphrologues, ne connaîtront que la dialyse ou RIEN du tout. Il
serait raisonnable de faire un parallèle avec les soins palliatifs = soins actifs
délivrés dans l’approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave
évolutive ou terminale (dont l’issue est inéluctablement fatale). La transplantation
rénale réussie est une bouffée d’oxygène pour les médecins, les patients, leurs
familles et les économistes en santé. Mais elle reste encore une solution très
lointaine pour les malades résidant en Afrique Sub-saharienne par exemple.


                Santé
               sociale
               du Rein
              terminal
Rester en Vie à défaut
d ’ê t r e u n d r o i t
individuel….doit
relever d’un devoir
collectif.

« Vous n’avez pas les mêmes problèmes que NOUS (…) », phrase choc souvent
prononcée par de nombreux soignants qui définissent leur travail quotidien
comme de la néphrologie de guerre. Trouver les mots pour accompagner un
malade qui va décéder dans les semaines à venir faute de dialyse …. Même s’il
n’y a pas de solution miracle, une organisation Sociale & Sociétale à la Française
par le biais de la légendaire « sécurité sociale » est un modèle inspirant à étudier,
à analyser, pas à copier mais à adapter au contexte local. La maladie du rein n’a
pas de portefeuille-client: elle touche les petits et les grands dont le maintien en
Vie ne devrait pas dépendre de leur porte-monnaie. Si tel reste le cas, la santé
rénale pour tous et partout reste & restera éternellement du domaine de l’Utopie.