Newsletters 2021: "  mois de novembre "

MOVEMBER

par Cyril Kamadjou

* De gauche à droite: Monsieur Sergio DJOMOU - Assistant au bloc opératoire, Docteur Cyril KAMADJOU -
Urologue, Docteur Léopold MEGAPTCHE - Anesthésiste réanimateur. Bafoussam du 18 au 24 Novembre 2019.

 

Ce 1er numéro du mois de Novembre est consacré à la gente masculine & ses
bobos. Messieurs, vous le valez bien! Le spécialiste en la matière est urologue. La
néphrologie est la spécialité médicale visant à prévenir, diagnostiquer, soigner
les maladies du Rein; à la différence de l’Urologie: spécialité médico-chirurgicale
prenant en charge l'ensemble du système urinaire de l’homme, de la femme &
de l’enfant; et bien évidemment l'appareil génital masculin. L’insuffisance rénale
chronique parfois terminale peut être la conséquence de maladies urologiques
d’où l’intérêt d’un travail collégial depuis la prévention, le diagnostic ou le soin.
Le Docteur Cyril Kamadjou, notre consultant en urologie fort d’une longue
expérience Belge, exerce dans la ville de Douala depuis 2016. Il organise
régulièrement des campagnes de sensibilisation en région Ouest dans la ville de
Bafoussam pour prendre en charge les patients les plus démunis en compagnie
d’autres professionnels de santé dévoués & motivés, répondre aux urgences
chirurgicales ou à des programmes courts de bloc opératoire. Nous lui laissons la
main pour nous parler du concept de Movember.

 

 

* Par Rein & portefeuille
Consulting, cabinet de
conseil en prévention des
maladies rénales et facteurs
de risque dont le siège est à
Saint Maurice (94) en France
avec une antenne à la Daniel
Muna Memorial Clinic à
Douala au Cameroun.


Un peu d’histoire….
Tout commence en novembre 1999 à Adélaïde en Australie où un groupe de 80 personnes
décide de se laisser pousser la moustache dans le but de récolter des fonds pour des
oeuvres caritatives. Constatant que les hommes sont moins attentifs à leur santé que les
femmes et que les maladies masculines demeurent taboues, un groupe d’amis issus de
Melbourne va en 2003 reprendre cette idée créant ainsi le concept « Movember ». Il vient
de la contraction de « Mo », abréviation de moustache en anglais australien, et de
« November » (novembre). C’est au travers de la Movember Foundation Charity que ce
concept trouve toute son essence faisant ainsi le pari de « changer le visage de la santé au
masculin » en sensibilisant l’opinion publique sur les maladies masculines et notamment
sur le cancer de la prostate.
             Plus qu’une maladie, le cancer de la prostate est devenu un réel problème de
santé publique en Afrique francophone et notamment au Cameroun de par son diagnostic
qui est souvent tardif et qui limite malheureusement les options thérapeutiques. Rare
avant 45 ans, il est le cancer le plus fréquent chez l’homme après 50 ans et son incidence
augmente avec l’âge. Certains facteurs ont été identifiés dans la survenue du cancer de la
prostate : l’âge avancé, l’origine ethnique (noirs africains), les antécédents familiaux,
l’obésité, la consommation de graisses saturées (viande, charcuterie, huile de palme… )


           Habituellement le cancer de la prostate au stade initial ne donne pas de
symptômes, ce qui contribue fortement au retard dans le diagnostic. Lorsqu’il est avancé
au stade de métastases, il est possible d’observer: une rétention urinaire aiguë, une
hématurie macroscopique, des douleurs osseuses, un déficit neurologique par
compression médullaire, un oedème des membres inférieurs par compression
lymphatique et une insuffisance rénale pouvant nécessiter des séances de dialyse.


           En terme de dépistage, le dosage du PSA (Antigène Spécifique de la Prostate)
dans le sang (valeur normale de référence < 4 ng/ml) permet en association avec le
toucher rectal de majorer la détection des cancers de la prostate.
          Le diagnostic de certitude est obtenu par la biopsie de la prostate réalisée sous
contrôle échographique. Les prélèvements sont ainsi acheminés vers un médecin
pathologiste en vue d’une analyse histologique avec notamment la détermination du
score de Gleason (6 à 10) qui peut être considéré comme le degré d’agressivité du cancer
de la prostate.

* Cyril Kamadjou,
MD
* Urologist Surgeon
Saint-Cyr Urology
Medical Center
Douala (CMR)
* Gratuated from the
Faculty of Medicine
of the Universite
C a t h o l i q u e d e
Louvain in Brussels.
* Master in Paediatric
Urology at the
Universite de Lyon
* M a s t e r i n
L a p a r o s c o p i c
Surgery at the
Faculte de Medicine
et des Sciences
pharmaceutiques
d e D o u a l a i n
collaboration with
the Universite Libre
de Bruxelles
* Research topics
f o c u s e d o n
Minimally Invasive
Surgery in Africa
and Cancers in
urology.



Le traitement dépendra du bilan d’extension dont le but est la recherche de lésions secondaires à
distance (métastases). Suivant le stade de la maladie, les solutions suivantes sont envisageables : la surveillance
active, la chirurgie (prostatectomie radicale totale), la radiothérapie, l’hormonothérapie voire la chimiothérapie.

 

Take Home Messages

Le cancer de la prostate est souvent diagnostiqué au Cameroun au stade tardif d’où un
intérêt à consulter précocement l’urologue à partir de 50 ans voire 45 ans en cas
d’antécédents familiaux. La mortalité étant ici directement liée au retard dans le
diagnostic de ce cancer, l’association du toucher rectal et du dosage du PSA permet d’en
augmenter la Détection.